Avant le premier Food Systems Summit de l'ONU en octobre, plusieurs réunions pré-sommet sont organisées afin de trouver un consensus général sur certaines questions classées en « action tracks ». Un travail qui repose principalement sur la collecte et l'analyse de données dans différentes parties du monde.
Voici les 3 sujets qui seront très probablement abordés lors de ce sommet :
1. Une nouvelle méthodologie pour calculer les émissions de carbone
Deux études scientifiques, publiées au cours de l'année écoulée, ont remis en cause la méthodologie actuellement utilisée pour calculer les émissions de carbone du secteur alimentaire. Ils proposent une nouvelle méthodologie qui prendrait en compte plusieurs facteurs : le transport des aliments et des matières premières, la déforestation causée par la production alimentaire, la production et l'élimination des emballages, l'élimination des déchets alimentaires, etc.
Cette nouvelle méthodologie est déjà utilisée par la FAO pour mettre à jour ses données concernant les émissions de carbone des pays ainsi que des différents sous-secteurs de l'industrie alimentaire. L'organisation publiera ses nouveaux chiffres dans les prochains mois.
2. Consolider et développer les Blue Food Systems
40% de la population mondiale vit à 150km des côtes et les ressources marines contribuent à hauteur de 1.5 trillions de dollars par an dans l’économie mondiale. Mais au fil dans années, les ressources marines se sont lentement dégradées au point que leur existence est aujourd'hui menacée. D’où l’intérêt de repenser la protection et l’exploitation de la mer. En ce sens, le Food Systems Summit tentera de créer un nouveau paradigme centré sur les trois « P » - « effective Protection », « sustainable Production » et « equitable Prosperity ». L’objectif est d’investir plus de 2.8 trillions de dollars afin de protéger et d’utiliser d’une manière durable les ressources venant de la mer.
3. Un système alimentaire
Jusqu'à présent, la plupart des études ont analysé les différentes parties du secteur alimentaire en silos - l'agriculture, l'élevage d'animaux, la fabrication d'aliments, le transport d'aliments, la commercialisation, la mer, la cuisine, etc. Le sommet tentera de changer cela en se focalisant plutôt sur l'analyse du secteur alimentaire dans son ensemble. Ceci devrait nous permettre :
- D'avoir une vision plus globale des problèmes et des opportunités
- De mieux comprendre les interdépendances du secteur alimentaire.
Les critiques du sommet
Il semble aussi important de souligner les critiques essuyées suite à l'annonce de ce sommet. Jusqu'à présent, différentes ONG et scientifiques ont critiqué le sommet en le qualifiant de « corporatiste » - mettant en avant l'agenda des grandes entreprises et laissant derrière eux les planteurs indigènes, les petits producteurs, etc. En riposte, un sommet parallèle est organisé par le « The Civil Society and Indigenous Peoples’ Mechanism » aux États-Unis. Les critiques remettent également en question la science derrière les articles analytiques publiés jusqu'à présent.
Alors que ces sommets ont toujours suscité des critiques, les critiques actuelles, qu'elles soient justes ou non, mettent non seulement en avant les grands enjeux du sommet mais également la lutte pour des visions différentes de ce qu'est l'avenir de l'alimentation.
A Maurice
En mars, le ministre de l'Agriculture a rencontré un représentant de l'ONU et un don de 25 000 dollars a été remis à Maurice pour entamer un dialogue national sur l’alimentaire.
Du 8 au 14 juillet, trois forums régionaux, organisés par le ministère de l'Agriculture, ont eu lieu autour de l'île - Wooton, Goodlands et Rivières des Anguilles.
Le message principal du ministère était axé sur le renforcement de la résilience dans le secteur alimentaire, la hausse du coût du fret, la hausse des prix et la nécessité de produire plus localement.